S'il existe une formule magique pour créer un collectif, elle s'est perdue en chemin. Dans toutes les organisations, la question de l'émergence d'une équipe performante est centrale. Depuis l'équipe de football jusqu'à l'entreprise du CAC 40 en passant par l'association de votre quartier, toutes et tous y réfléchissons à un moment ou à un autre.
Pourquoi est-il si difficile de créer un collectif cohérent ? Est-ce seulement possible ?
Collectif = ∑ individus (somme d'individus)
Si nous considérons l'individu comme une entité autonome, nous l'envisageons alors dans son entièreté : sa vision du monde, ses croyances, ses valeurs, ses besoins, son histoire. Le collectif devient alors, de facto, la somme de visions du monde, de croyances, de valeurs, de besoins et d'histoires différents. Une sorte d'accumulation plus ou moins homogène d'identités différentes. Un "gloubiboulga" de personnes qui se réunissent pour satisfaire des besoins qui leur sont propres et qui, se faisant, permettent à leur organisation de cheminer. Quand (et si) tout va bien.
Est-ce performant ? Probablement pas à hauteur du potentiel.
Est-ce un collectif ? Pas sûr.
Est-ce suffisant? Parfois, peut-être.
Une explication donnée fréquemment aux difficultés de fonctionnement des organisations est la montée de l'individualisme.
Cela signifierait que l'individu est la source des problèmes du collectif.
Si ∑individus = 0, alors ∄collectif (Pas de collectif sans individus)
"Merci pour l'intervention !", me direz-vous.
Et vous aurez raison.
Sauf que de temps en temps, une petite évidence ne fait pas de mal.
Dur d'être un collectif tout seul. Il faut être au moins deux, et la nécessité d'être plusieurs est impérieuse et paradoxale, car si c'est elle qui caractérise le collectif, c'est aussi elle qui le rend si complexe.
À moins que vous n'assumiez de vouloir travailler seul pour être parfaitement aligné avec vous-même, la nécessité de composer avec les autres sera forcément présente dans le cadre professionnel. Et si nous ouvrons le champs de la réflexion à la société civile, nous pourrions même dire qu'à moins que vous n'assumiez une vie d'ermite, il faudra bien composer avec l'autre, quelque part, à un moment donné...
"l'homme est un animal social"...
Et si nous arrêtions d'opposer Individus et Collectif ?
Considérons quelques instants la possibilité que ces deux éléments soient dépendants l'un de l'autre.
Cela signifierait alors que tout collectif passe par l'individu, et que tout individu nécessite (au moins) un collectif. Il faudrait alors penser une organisation non comme une somme d'individus, non plus comme un trou noir au sein duquel l'individu doit se dissoudre, mais plutôt comme un Être Vivant à part entière, autonome, avec ses valeurs, ses croyances, ses besoins, son histoire.
Nous pourrions alors faire descendre la pression individuelle et collective quant à une pseudo obligation dogmatique de se fondre dans l'organisation à laquelle on appartient afin de se concentrer sur la question centrale :
Qu'est-ce qui nous réunit aujourd'hui ? Qu'est-ce qui nous réunira demain ?
Commenti